Madame, Monsieur,
Après son vote en commission la semaine dernière, notre assemblée examinera jusqu’à la fin de l’année le projet de loi visant à mieux contrôler l’immigration et à rendre plus opérante notre politique d’intégration. Ce sont 2 enjeux auxquels vous nous appelez, avec raison. Nous devons être à la fois plus fermes sur nos principes d’accueil mais aussi regarder en face ce qui a dysfonctionné dans notre politique d’intégration au cours des 40 dernières années.
Je sais trop combien ce sujet est épidermique et qu’il soulève les passions, mais j’ai la certitude que nous ne pourrons légiférer efficacement qu’à la condition que nous puissions poser un constat et un but clairs à notre politique migratoire.
Pour ma part, je retiens 3 enjeux fondamentaux : Tout d’abord, mieux définir nos capacités d’accueil.
Ensuite, redonner tout leur sens aux différents statuts d’immigration.
Par exemple, le droit d’asile ne doit plus pouvoir être détourné de sa fonction première, de protéger des gens en danger de mort dans leur propre pays pour des raisons politiques. Cela nécessite parallèlement que nous soyons capables d’offrir d’autres visas pour une émigration économique.
Enfin, nous assurer que ceux qui souhaitent rejoindre notre pays sur le long terme en vue de leur intégration disposent des capacités de le faire : la maîtrise du français, travail stable et adhésion aux valeurs de la République.
Je sais que les débats qui nous attendent seront particulièrement houleux et complexes. Je veux néanmoins croire que sur ce sujet nous trouvions les voies d’une majorité large car nous ne devons pas instrumentaliser ce sujet à des fins politiques.
Nous nous devons d’être pragmatiques sans mettre de côté nos principes humanistes qui fondent notre culture et notre société.
En confiance,