Madame, Monsieur,
En janvier dernier, j’interpellais personnellement le Premier ministre et le ministère de l’Education nationale sur une remise en cause des cursus en langue régionale au collège et au lycée suite à une alerte reçue du collectif « Pour que vivent nos langues » et de la FLAREP (Fédération pour les langues régionales dans l’enseignement public).
Aujourd’hui, alors que ce courrier est resté sans réponse, j’ai souhaité, avec plusieurs de mes collègues parlementaires de tous bords politiques, m’adresser de nouveau à Madame BELLOUBET, ministre de l’Education nationale, pour pointer une décision de la Direction Générale de l’Enseignement Scolaire (DGESCO) qui risque de compromettre les épreuves du brevet en langues régionales.
Alors que jusqu’à présent les élèves ayant suivi un cursus bilingue en langue régionale, au Pays Basque ou en Bretagne, pouvaient présenter plusieurs épreuves en langue régionale et disposaient pour cela d’un cadre pédagogique adapté, notamment des consignes en langues régionales, une circulaire de la DGESCO, en date du 20 novembre 2023, remet en cause cette liberté en indiquant que « les documents d’accompagnement des sujets ne seraient pas traduits en langue régionale et demeureraient en français ».
Cela contrevient aux précédentes décisions prises par les majorités successives pour valoriser l’apprentissage des langues régionales qui sont parties intégrantes de nos identités.
Surtout, cela va à l’encontre de la loi du 21 mai 2021 sur la protection patrimoniale des langues régionales que nous avons votée à une très large majorité. Sur ce sujet, nous n’avons malheureusement pas toujours été écoutés par les ministres de l’Education nationale, et nous avons dû batailler longuement pour obtenir ces avancées.
Cette loi de mai 2021 a été de ce point de vue une grande victoire qui donne enfin la possibilité de développer l’apprentissage de nos langues de France.
Toutefois, alors que les épreuves du baccalauréat étaient éligibles à leur présentation en langue régionale pour les élèves ayant suivi un cursus bilingue, force est de constater qu’une autre circulaire de décembre 2021, autorisant cette possibilité, n’est toujours pas mise en application depuis la réforme du baccalauréat voulue par le ministre BLANQUER.
Cela ne saurait durer plus longtemps et nous espérons une réponse rapide et déterminée de madame BELLOUBET pour que ce qui a été décidé par le Parlement soit effectivement mis en œuvre par les administrations centrales.
Si rien n’était fait, les élèves qui ont préparé tout au long de l’année leurs épreuves du Brevet se trouveraient lésés, ce qui est inconcevable.
Plus largement, cela dénote la difficulté de faire accepter l’enseignement des langues régionales dans notre système éducatif alors qu’elles ne contreviennent en rien à l’apprentissage du français, notre langue commune.
Avec mes collègues, je serai particulièrement attentive aux évolutions de cette situation et souhaite qu’une solution soit proposée dans les meilleurs délais.
En confiance,