Madame, Monsieur,
Le président de la République a effectué une visite d’Etat en Allemagne la semaine passée. Nous partageons avec l’Allemagne, dans notre histoire récente, une même envie de bâtir un projet européen humaniste et puissant.
Dans l’histoire de la construction européenne, ce qu’il est convenu d’appeler le « couple franco-allemand » a permis de très nombreuses avancées pour relever les défis qui se présentaient à nous.
Au-delà des images symboliques de cette visite, le déplacement d’Emmanuel MACRON avait aussi pour but de réaffirmer pleinement le terreau démocratique sur lequel se sont construites nos institutions.
A l’heure où elles semblent plus que jamais menacées par les populistes de tous bords, ce message me semble devoir être médité.
Personne ne dira jamais que les démocraties sont des régimes parfaits. Par définition, tout régime politique demeure inachevé et en construction constante. Mais chacun doit aussi reconnaître qu’il est le seul régime à assurer pleinement nos principes fondamentaux de liberté et d’égalité dans un équilibre fragile.
Le monde bouge et nous avons constamment besoin de nous y adapter, mais ne perdons pas de vue que ces adaptations doivent se faire dans le seul but de nous renforcer collectivement.
A cette fin, je demeure plus que jamais persuadée que l’échelon européen demeure le plus pertinent. Eu égard à notre histoire commune, aux racines que nous partageons avec nos voisins, au projet politique que nous défendons ensemble, l’Europe demeure un horizon indépassable qui, s’il devait s’affaiblir ou s’effondrer, comme certains le souhaitent, nous entrainerait dans un monde imprévisible sans pouvoir compter sur la solidarité et la force que nous procure cet espace.
C’est pourquoi en dépit des difficultés du présent, nous devons nourrir cet espoir en gardant conscience que c’est l’action des hommes et des femmes qui bâtit l’avenir. En ce sens, nous sommes tous responsables de ce devenir.
Le Pays Basque, fondamentalement européen depuis toujours, sait bien l’enjeu que représente ce défi.
Nous savons ici que l’amitié européenne, la solidarité et le partage des valeurs transcendent les frontières. Que le rêve des pères de l’Union européenne a offert à nos générations des opportunités uniques en abaissant les frontières et en permettant à chaque européen de voir en son voisin autre chose qu’un étranger ou un ennemi. C’était le sens du déplacement du président de la République. Il n’est jamais trop tard pour s’en souvenir.
En confiance,