Vendredi dernier à minuit, après 15 jours très agités dans l’hémicycle, les discussions du projet de loi portant réforme de notre système de retraite ont cessé, comme l’exige la procédure de l’article 47-1 de notre constitution.
Le texte sera examiné au Sénat en commission dès la semaine prochaine.
Depuis de longues semaines maintenant notre majorité défend cette réforme et considère qu’il est indispensable de légiférer pour faire évoluer notre système de retraite et le sauver.
Selon les chiffres annoncés par le Conseil d’orientation des retraites (COR), si rien n’est fait, il devra faire face à un déficit de plus en plus important au cours des prochaines décennies. De 12,5 milliards d’euros en 2027, celui-ci atteindrait 25 milliards d’euros en 2040.
Pour sauver le système par répartition mis en place depuis 1945, et si cher aux Françaises et aux Français, il faut agir.
La réforme que nous proposons est la seule solution viable puisque nous refusons que les pensions des retraités baissent et parce que nous refusons d’avoir recours à l’impôt pour financer les déficits liés aux retraites.
Je tiens à saluer la sérénité avec laquelle se déroulent les manifestations et je regrette que nous ne soyons pas parvenus à observer le même calme dans l’hémicycle.
Les incidents de séance se sont succédés. Peu ont été véritablement utiles, et beaucoup trop ne furent que des mises en scène polluant les débats et altérant le bon déroulement de la procédure législative.
Mais ce qui est le plus grave, pour moi, c’est la banalisation de la violence qui est apparue pour s’installer durablement dans nos travaux.
Ce n’est pas ma conception de ce que ce doit d’être le débat parlementaire.
Aucun parlementaire n’a le droit de le dégrader.
Sans dignité, sans respect de l’autre, il n’y a pas de démocratie et le rôle du Parlement est bafoué, diminué.
Sur le fond des discussions sur cette réforme, je regrette que les milliers d’amendements d’obstruction, déposés par l’opposition, nous aient interdit de discuter des points essentiels de la réforme, et notamment l’article 7 qui porte sur l’âge de départ à 64 ans.
Les Français, en élisant une assemblée hétérogène, nous ont demandé de travailler ensemble pour le bien du pays malgré nos divergences.
Ils ne nous ont pas élus pour donner ce spectacle proche du lynchage en place publique, et qui a pour seul but d’éviter le débat au fond.
Agir ainsi est une faute politique majeure.