Le 3 septembre dernier, le Gouvernement a lancé le Grenelle des violences conjugales. Ce sujet nous concerne toutes et tous. L’étude nationale relative aux morts violentes au sein du couple a montré que 121 femmes étaient décédées en 2018 sous les coups de leur partenaire.
Dans notre pays, aujourd’hui, nos concitoyennes meurent violentées et rouées de coups, tous les deux ou trois jours, et parfois sous les yeux de leurs enfants. Dans notre pays, aujourd’hui, certains hommes ne supportent pas l’existence même de leur compagne, et s’autorise à violenter, terroriser, et parfois tuer celle qui partage leur vie. C’est inacceptable.
Nous devons regarder cette horreur en face. Derrière les chiffres, se cache des histoires individuelles tragiques, une réalité sur laquelle nous devons ouvrir les yeux, et AGIR.
Comme le rappelait notre Premier ministre, les violences conjugales ne sont pas des disputes de couples ou les torts seraient partagés : c’est un processus d’emprise sexiste, tellement ancré dans nos mentalités et dans nos pratiques que certains hommes se sont habitués à l’impunité.
Encore une fois, ceci est inacceptable.
C’est pourquoi, et je m’en félicite, le Gouvernement a annoncé la mise en œuvre de mesures d’urgences, pour mieux protéger les victimes, prévenir les violences, et punir leurs auteurs :
- création de 1 000 places supplémentaires d’hébergement et de logement d’urgence pour les femmes victimes ;
- accès pour les femmes victimes à la garantie Visale (caution gratuite de la part d’Action logement) ;
- audit de 400 commissariats et gendarmeries pour identifier les dysfonctionnements dans l’accueil des femmes qui viennent porter plainte ;
- élaboration d’un protocole unique d’évaluation du danger qui sera utilisé par tous les policiers et gendarmes ;
- généralisation de la possibilité de porter plainte à l’hôpital ;
- identification de procureurs référents spécialisés dans 172 tribunaux ;
- mise en place du bracelet anti-rapprochement pour éloigner les conjoints violents ;
- modification de la législation sur l’autorité parentale (possibilité de suspendre ou d’aménager l’autorité parentale après le dépôt d’une plainte, suspension de plein droit de l’autorité parentale en cas d’homicide volontaire par le conjoint).
Je terminerai en rappelant l’existence du numéro 3919 que la Fédération Nationale Solidarités Femmes a créé pour répondre aux victimes de violences conjugales. Parlementaires, nous serons pleinement mobilisés tout au long de ce Grenelle, mais aussi après, aux côtés des associations, des professionnels, des élus locaux, etc ; parce que notre responsabilité est collective.