Madame, Monsieur,
Nous avons tous été particulièrement sensibles aux témoignages dans nos entourages plus ou moins proches de ces situations, vécues par des enfants, de harcèlement, à l’école comme dans la vie de tous les jours.
J’ai été, pour ma part, très heurtée par la violence qu’elle engendre et par les gestes, trop souvent irrémédiables, auxquels elle conduit. Il n’est pas acceptable que des jeunes en viennent à cette extrémité sans que nous ne réagissions.
Je salue donc très vivement l’investissement du nouveau ministre de l’Éducation nationale, Gabriel ATTAL, qui, dès sa prise de fonction, a considéré qu’il fallait, sur ce sujet, avancer beaucoup plus vite et beaucoup plus fort pour mettre un point d’arrêt au phénomène de harcèlement. Au groupe MoDem, nous avions porté une proposition de loi, par l’intermédiaire de mon collègue Erwan BALANANT, qui a contribué à obtenir des avancées retranscrites aujourd’hui dans ce plan de lutte.
Du reste nous le savons, ce phénomène ne s’arrête pas à l’enceinte des établissements scolaires, c’est là la difficulté d’y mettre un terme. Les réseaux sociaux en particulier prolongent les situations de harcèlement jusque dans les vies privées de chacun d’entre-nous. A un âge où l’on ne dispose pas des moyens d’y faire face, nous avons, nous adultes, le devoir de ne pas rester indifférents.
C’est pourquoi ce nouveau plan prend en compte ce caractère multidimensionnel de la réponse à apporter et implique toute la chaîne de responsabilité, des parents et des enseignants bien sûr, jusqu’aux forces de l’ordre, aux magistrats et aux personnels associatifs.
C’est, je crois, essentiel pour responsabiliser tous ceux qui ont à faire à ces faits de harcèlements.
Depuis plusieurs années également, nous avons souhaité, par des lois successives, mieux intégrer les plateformes à ces sujets en les mettant face à leurs responsabilités. Elles ont, de fait, mieux compris leur rôle et combien elles sont un des maillons de la réponse. Je me réjouis par conséquent de la mesure annoncée par le ministre de la possibilité d’exclure des réseaux sociaux pour plusieurs mois un élève harceleur.
Enfin, je veux souligner le changement de paradigme que constitue le renversement de la culpabilité. Jusqu’alors, c’est l’élève harcelé qui était contraint de changer d’établissement, en dépit de toute logique. Désormais, c’est celui qui harcèle qui sera mis en face de ses responsabilités
Nous devons tout faire pour que l’école demeure un lieu de refuge pour tous les élèves et qu’ils n’y soient soumis à aucune pression. Ce n’est qu’en agissant pour la rendre plus bienveillante et attentive que nous y parviendrons. Nous pouvons compter sur les enseignants et les membres des établissements. Soyons nous-mêmes également parties prenantes de cette action.
En confiance,